Pour comprendre quelque-chose au mouvement des Gilets jaunes
Cher Laurent,
Merci pour cette mise au point et ce regard sur l’affaire des gilets jaunes.
Cependant, pour poursuivre ta réflexion, deux penseurs de la Révolution française :
– Tocqueville pour sa lucidité sur l’évènement (mais tu dois connaître) ;
– François Furet : Penser la Révolution française ( NRF- Gallimard, 1978). C’est certainement la mise au point la plus solide, documentée, argumentée sur la double nature de la Révolution, ce qui exaspère les marxistes et crypto-marxistes de tout poil.
Un denier point : l’affaire des gilets jaunes me parait symptomatique de la faillite (assez ancienne ?) de l’Education nationale, qui n’a pas su donner à une large frange de la population française les outils intellectuels et culturels pour comprendre le monde et leur environnement.De fait, faute de réflexion, ces gens ne sont sensibles qu’aux slogans.
Amitiés.
Hugues Chevalier.
Bonjour
Il est trop facile de discréditer un mouvement en argumentant qu’il naît de l’inculture.
Bien au contraire, le mouvement des gilets jaunes s’insère dans le cadre d’une génération de plus en plus cultivée.
Puisque l’on s’incrit dans une vision d’ensemble, voyons les chiffres : la proportion de bacheliers en 1975 est de 30% et en 2010 de 70%. (source https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/la-proportion-de-bacheliers-dans-une-generation-00000000/). Les ignorants sont donc maintenant en minorité. Un "honnête homme" a par ailleurs accès à une source inépuisable d’information via internet.
Je pense plutôt que c’est l’inverse qui se produit : les gens "en place" n’arrivent plus à comprendre les catégories moyennes.
Est-ce par manque de culture ?
Est-ce par cécité volontaire ?
Bien cordialement.
Bonjour,
Il ne me semble pas avoir écrit que les Gilets jaunes étaient incultes, mais au contraire que leur frustration était due, en partie, au fait qu’ils avaient fait des études dont ils escomptaient qu’elles leur procureraient un sort meilleur, espoir souvent déçu, en partie de la faute de l’Éducation nationale, qui n’a pas toujours mis en place les enseignements qu’il aurait fallu, ou qui n’oriente pas forcément convenablement les étudiants.