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Windows 10 dangereux pour Linux ?
Non, vous pouvez faire la mise à jour
Article mis en ligne le 22 juin 2016
dernière modification le 12 juillet 2016

par Laurent Bloch

En 2011 j’ai acheté un ordinateur portable équipé de 4 Go de mémoire, un disque de 300 Go et Windows 7 ; c’est aujourd’hui mon principal outil de travail. Sa principale qualité est son poids : 1,3 kg. La première chose que je fis fut d’y installer Linux, mais j’ai décidé de garder Windows, que j’avais payé et qui pouvait m’être utile, ne serait-ce que pour acheter des livres électroniques affligés de la verrue Digital Rights Management (même Ollivier Robert ne sait pas s’en débrouiller uniquement avec des logiciels libres, autant dire que c’est pratiquement impossible).

Faut-il mettre à jour ?

Pour garder Windows 7 j’ai utilisé Gparted pour partager le disque entre trois partitions NTFS pour Windows et une partition étendue pour mes trois partitions EXT4 et l’espace d’échange, et tout cela fonctionnait à ma satisfaction.

Vint l’annonce de la mise à jour gratuite de Windows 7 en Windows 10 : je m’en méfiai comme de la peste et ne l’appliquai pas. Mes craintes étaient les suivantes :

 écrasement complet des données sous Linux, selon l’habitude des versions précédentes de Windows, dont l’installation commençait par le formatage du disque dur ;
 insuffisance de la taille des partitions NTFS pour installer Windows 10.

À partir de mai 2016 les injonctions de passer à Windows 10 se firent de plus en plus pressantes, et donnaient même à penser que cela se ferait automatiquement. Un ami, consulté, m’indiqua les manœuvres à effectuer pour ne plus recevoir ces mises en demeure, tout en me signalant que la période de gratuité de la mise à jour expirait le 29 juillet 2016. Ceci me donna à réfléchir, et je demandai conseil au Web : pouvais-je raisonnablement envisager de réaliser cette mise à jour ?

En fait je trouvai une page rassurante : si Mister Chris B. Hoffman (@chrisbhoffman sur Twitter) n’était pas un mauvais plaisant, tout devrait bien se passer.

Chris B. Hoffman n’est pas un mauvais plaisant : j’ai suivi pas à pas la démarche (très facile) qu’il indique, et tout s’est très bien passé. Windows 10 a pris très exactement la place de Windows 7, en étant peut-être même un peu moins encombrant. Et Windows 10 a le bon goût de me présenter une interface assez semblable à celle de Windows 7, à l’inverse de celle de Windows 8, soit-disant adaptée aux écrans tactiles, mais très malcommode en réalité.

Désactiver les options de surveillance

Attention : la configuration par défaut de l’installation est telle que tous vos faits et gestes informatiques seront rapportés à Microsoft. Il est possible de désactiver cette nuisance, mais l’endroit où c’est possible n’est pas facile à trouver, il faut de la vigilance au moment de la configuration du système. Par définition la reproduction de cette situation serait chronophage et pénible. Il s’agit de menus où Microsoft propose son aide bienveillante pour sauvegarder vos données, dans son nuage par exemple, ainsi que pour conserver les adresses de vos amis et des sites que vous avez l’habitude de visiter, et en bas de la page un lien s’offre à vous « pour en savoir plus ».

Pour bien faire il faut aussi désactiver, le plus profondément possible, Cortana, qui est l’agent d’espionnage de vos faits et gestes. J’ai suivi la procédure indiquée sur le site Pandoon

Le numéro 86 (juillet-août 2016) de la revue MISC contient un article de Paul Hernault, Thomas Aubin, Baptiste David et Éric Filiol sur ce même sujet de la confidentialité des données confiées à Windows 10 ; ces auteurs aboutissent aux mêmes conclusions que moi, avec plus de détails que je n’en donne ici.

Une fois installés dans ma partition NTFS principale de 72 Go les logiciels indispensables (Windows 10, Oracle VirtualBox, Amazon Kindle, Calibre, LibreOffice, Firefox, Thunderbird, Skype, Cygwin, Notepad++, Acrobat Reader DC, Ruby et AsciiDoctor) restent 14,7 Go libres, un peu plus qu’avant la mise à jour. Grub est mis à jour correctement et je peux démarrer avec le système de mon choix. Le menu de Grub indiquait toujours Windows 7 mais lançait bien Windows 10, je n’ai pas effectué l’opération suggérée par Chris Hoffman pour corriger le menu, et l’application de la mise à jour suivante de Grub l’a fait pour moi.

Bref, une opération sans risque que je conseille sans hésiter, parce que de toute façon Windows 7 connaîtra bientôt le sort de Windows XP.