Pourquoi cette indépendance est-elle indispensable ?
L’expérience m’a enseigné qu’il ne fallait pas dépendre de son employeur pour son identité sur l’Internet, par exemple pour son adresse électronique, ne serait-ce que parce que beaucoup d’employeurs ne sont pas capables de faire fonctionner cela correctement.
Aujourd’hui beaucoup d’internautes utilisent Google Mail (adresses @gmail) ou Outlook : c’est peut-être encore pire, parce que Google et Microsoft cherchent clairement à obtenir le monopole mondial du courrier électronique. Si vous utilisez leurs services gratuits, ils seront propriétaires de vos courriers électroniques, ils en respecteront sans doute la confidentialité, mais ils en exploiteront les métadonnées (origine et destination des messages, fréquence des communications...) et vous serez à la merci de leurs changements de politique (faire payer le service, ou le supprimer, lui ajouter des publicités...).
C’est pourquoi je vous conseille d’acheter votre identité et votre adresse électronique. Cela ne coûte pas cher, et ainsi vous serez indépendant sur le réseau. L’indépendance commence par l’acquisition d’un nom de domaine, qui sera votre identité sur le réseau, enregistrée dans le Système de noms de domaine (DNS), l’annuaire mondial de l’Internet, que j’ai expliqué dans un autre article.
Choisir son nom de domaine
Avant d’acheter son nom de domaine, il faut le choisir, ce qui demande mûre réflexion, parce qu’une fois que vos correspondants auront votre nouvelle adresse électronique dans leurs carnets d’adresses, vous ne pourrez pratiquement plus en changer, à moins de vouloir couper les ponts avec tous vos amis et connaissances. Il me semble que la solution que j’ai choisie, mon prénom et mon nom accolés suivis du suffixe du domaine de plus haut niveau, est assez raisonnable. Vous remarquerez que j’utilise deux noms de domaines différents, en .net pour mon site et en .org pour le courrier, c’est parce que je n’avais pas assez réfléchi avant, et maintenant je ne peux plus changer, vous devriez éviter cette erreur. Je n’ai pas pris .fr parce qu’à l’époque où j’ai acheté ces noms de domaine .fr n’était pas ouvert aux particuliers, mais maintenant c’est possible et je vous engage à le choisir. Je n’ai pas non plus pris bloch.org, parce que cela n’aurait pas été très sympathique pour mes homonymes Bloch (et en plus c’était sans doute déjà pris...).
Acheter son nom de domaine
Le Système de noms de domaines est un annuaire mondial organisé selon une hiérarchie arborescente, de telle sorte que deux entités ne puissent pas avoir le même nom. Le nom de domaine est composé d’au moins un mot, le « label ». S’il y a plusieurs labels, on doit séparer deux labels par un point. Dans un nom de domaine, le label le plus à droite (à la fin dans le sens de la lecture) doit être choisi dans la liste des noms de domaine de premier niveau, appelé aussi « domaine de tête » (en anglais Top Level Domain ou TLD), tels que .net, .org ou .fr. Le domaine .fr est administré par un registre confié à l’Association française pour le nommage Internet en coopération (AFNIC), qui délègue la commercialisation des sous-domaines à des bureaux d’enregistrement. Pour acheter votre nom de domaine il vous faut donc vous adresser à un de ces bureaux d’enregistrement.
Il faut choisir soigneusement son bureau d’enregistrement, parce qu’il en est de peu compétents, ce qui peut avoir des conséquences fâcheuses. J’ai l’expérience de deux bureaux d’enregistrement compétents, que je me permets de vous conseiller : Gandi et Infomaniak. Gandi commercialise les domaines en .fr pour 14,40 euros par an (avec 2 boîtes mail de 3Go), Infomaniak pour 4,50 euros par an (avec une boîte mail et une page Web).
Configurer et utiliser son domaine
Une fois muni de votre nom de domaine et des adresses électroniques associées, il convient de les configurer, et si vous le souhaitez d’installer des services supplémentaires. Ainsi j’héberge mon site Web, mon blog, mon carnet d’adresses, c’est décrit dans cet article. L’hébergement de mon site et de mes données chez Infomaniak, à concurrence de 350 gigaoctets, me coûte une centaine d’euros par an, en sus des vingt euros du service de messagerie.
Un site doit être protégé par un certificat cryptographique qui garantira aux internautes que le site qu’ils consultent est bien celui qu’ils souhaitent, et pas un site pirate qui en usurperait l’adresse afin d’attaquer les ordinateurs ou les téléphones des internautes. De même, un serveur de messagerie doit garantir à ses correspondants que les messages qu’ils reçoivent sont bien émis depuis le serveur légitime, par leur correspondant. Ces garanties sont fournies par des dispositifs assez complexes expliqués ici, mais très simplifiés par exemple par Infomaniak, dont les services d’assistance à la clientèle m’ont bien aidé.