Un précédent article de ce site donnait un résumé de l’excellent article de Daniel A. Reed et Jack Dongarra, Exascale Computing and Big Data, paru dans les Communications of the Association for Computing Machinery (CACM) de juillet 2015. Je ne résiste pas au plaisir de vous en traduire (librement) un paragraphe, à l’heure où fleurissent dans tous les meetings électoraux des niaiseries sur le « numérique ».
Au début une citation du chimiste anglais Humphry Davy (1778-1829) : « Rien ne contribue autant aux progrès de la connaissance que l’utilisation d’un nouvel instrument. Les capacités intellectuelles innées de l’homme à différentes époques comptent moins pour le succès de leurs entreprises que la nature particulière des moyens et ressources artificielles à leur disposition. »
Puis, Reed et Dongarra : « Le calcul informatique fait beaucoup plus qu’accélérer et accroître la pratique scientifique. Contrairement à d’autres procédés, limités à des domaines scientifiques particuliers, la modélisation informatique et l’analyse de données peuvent s’appliquer à tous les champs de la science et de l’ingénierie, parce qu’elles insufflent la vie aux mathématiques sous-jacentes des modèles scientifiques. Elles offrent aux chercheurs la compréhension de prédictions nuancées, ainsi que la mise au point plus efficace de leurs expériences. Elles permettent aussi de capter et d’analyser le torrent de données expérimentales issues d’une nouvelle génération d’instruments scientifiques rendus possibles par les progrès de l’informatique et de la micro-électronique.
La modélisation informatique peut éclairer les subtilités de modèles mathématiques complexes et ainsi permettre le progrès de la science et de l’ingénierie là où les délais, les coûts ou la sécurité sont des obstacles à la seule évaluation expérimentale. »