Alléger le noyau !
Bonjour à tous,
Tout d’abord, je salue Nat, avec qui j’ai eu longtemps le plaisir d’échanger dès la fin des années 80 sur Modula BBS... Heureux de te retrouver en si bonne compagnie.
Quelques remarques.
Il existe depuis bien longtemps quelque chose de beaucoup plus abouti et mieux conçu que Rust, à savoir Ada, que Laurent connaît, peut-être dans une version ancienne de ce langage. Rust en est à des années lumières. Mais l’apparition de Rust est néanmoins un très bon signal ! Telle la réinvention de la roue et de l’eau chaude, il n’y a de nouveau que ce qui est oublié. Rust est probablement appelé à un grand avenir. À un point ou Ferrous Systems a contracté avec Adacore pour monter en compétence. https://blog.adacore.com/adacore-and-ferrous-systems-joining-forces-to-support-rust
Rust qui demande de l’aide à Ada, qui accepte, que voilà une coopération intelligente, au bénéfice de tous ! Tout mouvement vers la prise de conscience d’un code meilleur est le bienvenu.
Concernant les OS et Linux en particulier, le volume de lignes est en grande partie due aux pilotes. Quand je rajoute une carte 4G à mon portable Dell, c’est 400 Mo de pilotes à installer pour Windows mais Linux qui va immédiatement reconnaître le module 4G. Avec ce titre racoleur, l’auteur confond beaucoup trop de choses. Un Linux qui ne fait rien ne consomme rien. Le pingouin est bien fichu. S’il y a d’évidentes économies à faire, c’est du coté de l’applicatif : remplacer PHP, Python, JS, Ruby, Java, etc. par des langages compilés de haut niveau diviserait la consommation globale de l’IT par au moins deux (certainement plus d’ailleurs) !
Concernant QEMU, les auteurs de COZART naviguent en pleine idiocratie. Si l’on souhaite tendre vers la frugalité, c’est exactement l’inverse qu’il faut faire. QEMU, c’est environ 2,5 M SLOC et un superbe outil extrêmement pratique pour plein de manips, mais qui doit disparaître en prod ! Chez Sowebio, après quelques semaines de R&D, on a réussi à remplacer, dans notre cloud fondé sur Xen, le mode classique HVM avec QEMU (utilisé par AWS) par le mode PVH (qui supprime QEMU et autorise des performances sans commune mesure, proche du bare-metal : à instance équivalente random read en Mbps : 31 (aws) 114 (sowebio) et en random write en Mbps : 21 (aws) et 76 (sowebio). Nous ne sommes pas meilleurs pas meilleurs qu’AWS mais nous n’avons pas à amortir des dizaines fermes de serveurs de plusieurs hectares. Nous pouvons dès lors commercialiser notre R&D sans délai. D’ailleurs on a débauché des clients d’AWS, très heureux de payer moins cher pour plus de performance.
Enfin j’ai goûté avec délice la citation de Urban Galindo. Tel Dupond et Dupont, je dirais même plus :
La simplicité est la sophistication suprême (Léonard de Vinci).
Tout devrait être fait de manière simple mais non simpliste (Albert Einstein).
En un mot le KISS¹
Bien à vous tous.
Stéphane
¹ Hommage à Clarence Leonard ("Kelly") Johnson a créé (entre autres) l’inconcevable Blackbird SR-71
Bonjour Stéphane, merci de ta contribution !
Non, les auteurs de l’article ne proposent pas d’utiliser QEMU en production, mais de s’en servir pour le profilage du noyau. Si mon compte-rendu donne l’impression inverse, c’est maladresse de ma part que je vais corriger.
Pardon Laurent, j’avais effectivement mal lu. Merci à toi pour cet espace d’échange bienveillant et très instructif.
Par ailleurs QEMU est un outil fantastique, on l’utilise effectivement pour monter des systèmes dans des cas "particuliers". C’est très souvent notre sauveur dans des cas difficiles, lorsqu’on a pas un accès physique à la machine...